Les dermocorticoïdes (DC) constituent une classe thérapeutique majeure des poussées d’eczéma. Mieux les connaitre permettrait d’améliorer la prise en charge et d’éviter de nombreux échecs de traitement.
Les DC s’appliquent de préférence le soir après la toilette.
VRAI. D’une part l’efficacité des corticoïdes est plus importante la nuit, d’autre part la pénétration des DC est plus importante quand la peau est légèrement humide comme après la toilette, pas la peine de craindre de tacher ses vêtements et enfin cela permet de lutter contre les démangeaisons nocturnes.
Les DC sont incompatibles avec l’exposition solaire
FAUX. Inutile de prendre des précautions particulière vis-à-vis du soleil. L’application le soir ne doit pas être mal interprétée. Les DC ne sont pas photo sensibilisant.
Les DC favorisent les infections.
FAUX. Une utilisation des DC conforme aux recommandations et suffisamment précoce permet de lutter contre l’inflammation, de restaurer la fonction barrière d la peau et de prévenir les surinfections. En revanche, les infections cutanées constituées sont une contre-indication aux DC.
Les DC s’appliquent une fois par jour en période de poussée
VRAI. Inutile d’augmenter le nombre d’application par jour. Il existe un effet réservoir dans la peau. Celle-ci stocke le DC dans le couches de l’épiderme et le restitue progressivement en surface.
L’arrêt des DC doit se faire de façon progressive.
FAUX. Contrairement aux corticoïdes systémiques au long court qui nécessitent une diminution progressive des doses, les DC ne nécessitent pas de diminution progressive.
Les DC décolorent la peau
FAUX. A l’issu de la résolution de la poussée d’eczéma, les « tache blanches » parfois visibles sot le résultat d’une hypo pigmentation post-inflammatoire transitoire.
Traiter l’eczéma par les DC risque de faire sortir l’asthme.
FAUX. L’eczéma et l’asthme appartiennent tous deux au groupe des maladies atopiques, mais bien traité (ou non), l’eczéma dans l’enfance n’a aucun lien avec le fait de développer un asthme plus tard, ni avec la rhinite et la conjonctivite allergique.
Les DC exposent à un risque de rebond et d’accoutumance.
FAUX Le caractère récurrent et chronique de l’eczéma ne doit pas laisser penser que les DC ne sont plus efficaces. La récidive rapide est souvent liée à une durée d’application insuffisante
Il existe une quantité à ne pas dépasser
FAUX. Plusieurs documents (professionnels ou à destination des patients) proposent des quantités maximales, mais celles-ci sont variables et ne font l’objet d’aucun consensus. La quantité optimale est celle qui permet de soulager rapidement et complètement l’enfant.
Les DC sont responsables de retard de croissance.
FAUX. Les quelques retards de croissance observés dans les eczémas sévères sont vraisemblablement dus aux troubles du sommeil et aux régimes restrictifs abusifs parfois mis en place par les familles. A l’inverse les DC améliorent la qualité de vie des enfants et des familles, et favorisent donc le développement normal de l’enfant.