La situation risque de devenir incontrôlable. Chaque année, de plus en plus d’étudiants en
médecine issus de formation de l’Union Européenne se présentent aux ECN. Derniers au
classement, ils se retrouvent en médecine générale et embolisent des places d’internes,
sans en avoir le niveau. Le Pr Philippe Jaury, coordonnateur du DES de médecine générale a
lancé l’alerte. Il s’explique.
Vous avez alerté l’ARS et le ministère sur la question des internes incompétents. Quelle a été
leur réaction?
Ils sont au courant depuis longtemps. L’année dernière, nous avons rencontré les représentants du
ministère de la Santé et du ministère de l’Enseignement supérieur mais ils ne veulent rien faire. On
s’est fait envoyer promener en nous disant : « Circulez, il n’y a rien à voir. Il s’agit d’internes
européens et on ne peut rien faire ».
Du côté de l’ARS, ils sont très embêtés mais à la limite ça n’est pas leur problème. Leur souci est
de trouver d’autres internes dans les hôpitaux pour que ça tourne. Mais l’ARS nous a soutenus.
Cette année, nous avons eu le même problème et cette fois-ci nous avions anticipé le coup. On
avait demandé aux sept facultés d’Ile-de-France de repérer les internes en difficulté car les derniers
du classement avaient massivement choisi l’Ile-de-France. Comme il s’agissait des dernières
places, ils ont été placés dans les hôpitaux périphériques où ils étaient très nombreux. Et là ils ont
très vite posé problème. Les directeurs d’hôpitaux nous ont prévenus tout de suite. Ils ont aussi
appelé l’ARS.
Lire la suite de cet article paru dans Egora le 28 janvier 2016 : 160128_EGORA_ECN_Jaury160128_EGORA_ECN_Jaury